À propos de l’EIT

Savez-vous ce qu'est l'écologie industrielle et territoriale ?

Définition

Qu’est-ce que l’écologie industrielle et territoriale ?


L’Écologie Industrielle et Territoriale (EIT), aussi appelée symbiose industrielle, est une véritable composante de l’économie circulaire. Elle vise à rompre avec l’approche linéaire dans laquelle les ressources sont considérées comme illimitées et qui peut être résumée par les quatre termes suivants : extraire, transformer, consommer, jeter. À contrario, l’EIT se veut circulaire.

L’écologie industrielle et territoriale est l’un des sept piliers qui compose l’économie circulaire. L’EIT est une démarche qui consiste à optimiser les flux de ressources utilisées et produites sur un territoire (matières, énergies, eaux, déchets mais aussi les infrastructures, services ou expertises) grâce à des actions de coopérations, de mutualisations et de substitutions entre différents acteurs économiques. Il s’agit de créer ce que l’on appelle des « synergies » inter-entreprises. À noter que les acteurs économiques du territoire ne sont pas obligatoirement des industries ou des entreprises, cela concerne également les collectivités et les associations par exemple.

Les objectifs finaux de l’EIT résident donc dans la création de synergies inter-entreprises à l’échelle locale, l’économie des ressources, l’amélioration de la productivité et de la compétitivité économique au sein d’un territoire tout en limitant au maximum les impacts environnementaux.

Si l’on devait résumer l’écologie industrielle et territoriale en un slogan, celui-ci serait : « Les déchets de l’un peut devenir la matière première de l’autre ».

Approche

L’EIT : comment ça fonctionne ?

Favoriser des rencontres entre les différents acteurs économiques d’un territoire

Que ce soit entre des entreprises, des collectivités ou encore des associations, l’objectif de l’écologie industrielle et territoriale consiste à rassembler les acteurs économiques d’un même territoire autour d’une même table pour comprendre les besoins et les problématiques de chacun en termes de matières, énergies, déchets, eau…

C’est l’animateur EIT du territoire, aussi appelé facilitateur, qui organise ces rassemblements sous forme de groupes de travail ou d’ateliers pour faciliter le contact et installer un climat de confiance. Par exemple, notre Association Ecopal est l’animateur écologie industrielle et territoriale pour le Dunkerquois depuis 2001.

Faire émerger des synergies selon les besoins et les ressources

En plus de créer des rencontres, l’animateur EIT a pour mission de faire émerger, grâce aux besoins et problématiques recueillis, des synergies entre les acteurs.

Une entreprise peut très bien vouloir se débarrasser de palettes de bois alors qu’une association en aurait besoin pour fabriquer des meubles par exemple. Dans les démarches d’écologie industrielle et territoriale, nous distinguons deux types de synergies :

  • Synergies de substitution

Valorisation et échanges de matière et d’énergie entre différentes structures : eau, hydrogène, électricité, déchets, matières…

  • Synergies de mutualisation

Mise en commun de services, d’équipements, d’infrastructures ou d’expertises pour bénéficier d’avantages économiques et environnementaux (collectes de déchets mutualisées)

Comprendre L’EIT en vidéo

En moins de 2 minutes, comprenez l’écologie industrielle et territoriale grâce à cette vidéo de l’ADEME


Avantages de l’EIT

Des bénéfices économiques et environnementaux

1.

Economie d’échelle

2.

Nouvelle source de revenu

3.

Réduction des gaz à effet de serre

4.

Réduction de la pression sur les ressources et de leurs coûts

5.

Réduction des coûts de transports

6.

Réduction des coûts de traitement des déchets

7.

Recyclage ou valorisation des déchets

8.

Emploi local

9.

Participation de tous les acteurs d’un territoire

Vous souhaitez en savoir plus sur les bénéfices possibles pour votre propre structure ?

La ville de Dunkerque

Un territoire fortement impliqué dans l’écologie industrielle et territoriale depuis 1962

Photo du Port de Dunkerque pour illustrer le texte sur les industries présentes sur le territoire Dunkerquois.

De nombreuses industries

Importante zone industrialo-portuaire, le territoire accueille des fleurons de l’industrie nationale tels que le géant de la sidérurgie ArcelorMittal, le groupe pharmaceutique Astrazeneca, le leader de la chimie BASF, ou le spécialiste des matériaux de construction Eqiom par exemple. Au total, le territoire accueille 460 entreprises industrielles.

Le territoire possède également un port qui est le 3ème port de France. Il est réputé comme port de grands vracs destinés à ses nombreuses implantations industrielles. Il s’illustre également sur d’autres segments tels le roulier transmanche sur la Grande-Bretagne, les conteneurs, les fruits…

Classé 7ème port du Range nord européen qui s’étend du Havre à Hambourg, il est aussi le 1er port français d’importation des minerais et de charbon ; 1er port français pour l’importation de fruits en conteneurs ; 1er pôle de fret ferroviaire français ; 2nd port français pour les échanges avec la Grande-Bretagne ; 1er port fluvial du Nord/Pas de Calais.

Des résultats encourageants

Au final, toutes les industries réunies rejettent un total de 13,7 millions de tonnes de CO2 par an, soit 21 % des émissions industrielles de France.

13.7 millions, chiffre impressionnant qui est pourtant en baisse depuis de nombreuses années. En effet, une forte demande de la population du territoire est apparue pour réduire les impacts environnementaux de l’industrie lourde.

Afin de répondre à cette demande, des pratiques d’écologie industrielle et territoriale ont émergé grâce à l’établissement de synergies inter-entreprises et à des projets collaboratifs engagés par des acteurs publics et privés.

Photo du bâtiment de la Communauté Urbaine de Dunkerque pour illustrer les résultats encourageants provenant de l'écologie industrielle et territoriale

Les débuts de l’EIT sur Dunkerque…

1962

EDF installe une centrale thermique, appelée DK6, afin de valoriser des gaz de process d’ArcelorMittal.

1989

Construction du plus important réseau de chaleur de France grâce à la récupération de la chaleur fatale issue des hauts fourneaux d’ArcelorMittal.

1991

Création d’une ferme Aquacole utilisant les eaux réchauffées du circuit secondaire de la centrale nucléaire de Gravelines.

2001

Création d’Ecopal, la première Association d’écologie industrielle et territoriale en France.

2008

L’Agence d’Urbanisme Flandres-Dunkerque (AGUR) crée la première toile industrielle®, un outil numérique et interactif unique montrant les synergies inter-entreprises du territoire. (crédit photo : Jean-François VEREECKE - Directeur Adjoint de l'AGUR région Flandre-Dunkerque)

Toile industrielle

Vecteur de développement, d’attractivité et d’emplois

Devenue un vecteur de développement, d’attractivité et d’emplois, l’écologie industrielle locale est notamment illustrée par la « toile industrielle® » qui a été réalisée par l’AGUR et qui sera ensuite déclinée dans d’autres versions (énergie, eau, déchet, …). Véritable outil de prospective et d’intelligence économique, cette toile montre les principaux échanges et relations que développent les industries environnantes en termes d’économie circulaire. C’est aussi un support pour construire l’avenir économique du territoire.

Projets

De nombreux projets réalisés depuis 1962 !

Et depuis, le territoire ne cesse d’accélérer cette dynamique dans l’optique de devenir une vitrine nationale de l’industrie décarbonée, de l’EIT, des énergies propres mais aussi pour répondre à l’objectif de neutralité carbone de 2050. Les exemples ci-dessous sont les plus récents.


  • Construction d’une pipeline reliant le terminal méthanier à la centrale nucléaire permettant la regazéification du gaz naturel liquéfié et la distribution du gaz naturel dans le réseau déjà existant. L’émission de plus de 550 000 tonnes de CO2 est alors évitée chaque année.
  • Inauguration d’ECOCEM, producteur de ciment très bas carbone qui utilise le laitier moulu provenant des hauts fourneaux d’ArcelorMittal. Cela représente 492 000 tonnes de CO2 en moins chaque année comparé à la production d’un ciment traditionnel.

  • L’AGUR développe plusieurs nouvelles toiles de synergies inter-entreprises.

  • Ecocem, en plus du laitier de hauts-fourneaux d’ArcelorMittal Dunkerque, revalorise une petite partie des gaz sidérurgique de celui-ci afin de sécher de la matière durant son process de production de ciment très bas carbone.

  • Eiffage SGA et Trailsid revalorisent des laitiers cristallisés de hauts fourneaux, des laitiers d’aciéries ainsi que du liant hydraulique provenant du Port de Dunkerque et d’ArcelorMittal Dunkerque.

  • Projet de recherche européen EPOS (Efficiency Performance Operations Symbiosis). ArcelorMittal lance le projet européen innovant « 3D » pour capter et stocker le CO2 à l’échelle industrielle.
  • EDF, en collaboration avec les Mines ParisTech et les acteurs Dunkerquois, lance le projet EPIFLEX qui une démarche innovante permettant de concevoir des éco-parcs industriels valorisant les flux de matières et d’énergies d’un territoire via la mise en place de réseaux d’échanges et de technologies innovantes.
  • Installation du plus grand dispositif de raccordement électrique de navire à quai d’Europe.

  • FLANDRES BÉTON (Group De Brabandere) installée à Loon-Plage, utilise le liant d’ECOCEM pour fabriquer des bétons “verts” mais a également créé un éco-béton, fabriqué avec des produits de recyclage de haute qualité.
  • Création d’Euraénergie (appelé maintenant ÉcosystèmeD) qui est un outil d’animation de l’écosystème d’innovation dunkerquois sur la transition énergétique et l’économie circulaire.
  • Lancement du projet de construction d’une unité de méthanisation à partir des boues issues du raffinage et de la glycérine chez Ch. DAUDRUY VANCAUWENBERGHE et fils. 
  • Ryssen Alcools a créé une synergie avec son voisin Indachlor qui consiste à récupérer, sous forme de vapeur, sa chaleur fatale via deux canalisations directes. Cela permet de diminuer de deux tiers la consommation de gaz, de valoriser un “déchet ressource” (chaleur fatale), de moins dépendre du gaz étranger, ainsi que de diminuer les coûts.

  • Lancement du projet H2V qui vise à produire de l’hydrogène vert à partir de l’électrolyse de l’eau.
  • Projet Northern Lights qui consiste à transporter, réceptionner et stocker de façon permanente le CO2 d’origine industrielle dans un réservoir géologique souterrain en Mer du Nord.
  • Indaver s’implante à Loon-Plage pour y recycler des résidus de production chlorés provenant principalement de l’industrie PVC et applique l’EIT avec d’autres industriels.
  • Lancement du projet BIRD pour le captage de CO2 à travers lequel EDF souhaite éprouver la “carbonatation” qui consiste à stocker, par injection, des minéraux, en l’occurrence des résidus de combustion.
  • Total lance un projet de stockage par batteries sur le site de Dunkerque.

  • Verkor annonce avoir choisi Dunkerque pour la construction de sa première Gigafactory de fabrication de cellules de batteries bas-carbone. L’économie circulaire est prise en compte avant la construction de l’usine.
  • Revalorisation de 5 tonnes de coquilles d’huîtres en compléments calcium pour l’alimentation animale via une synergie locale. Celle-ci s’est déroulé lors de la 36ème foire aux huîtres de Dunkerque.
  • L’association Ecopal a fait émerger une synergie entre le “Centre Technique d’Insertion de Dunkerque et Environs” (CETIDE) et le groupe industriel “Conhexa” basé à Loon-Plage. Le cetide recycle les palettes de bois non utilisées de Conhexa pour créer du mobilier d’une qualité remarquable (bureaux, fauteuils, roulottes, …).

  • Une chaufferie est créée pour revaloriser les anas de lin provenant des producteurs locaux. Grâce à ces anas de lin (un déchet pour les producteurs), la chaufferie alimente un centre aquatique, une école, un ehpad et la mairie de Wormhout.

  • Écailles de Mer recycle les coquilles d’huîtres et saint-jacques provenant de Boulogne-sur-Mer et des poissonneries locales.

  • Ecopal lance une nouvelle collecte mutualisée pour les instruments d’écriture.
  • Ecopal lance une étude unique en France ! Elle porte sur la revalorisation des Équipements de Protection Individuelle (EPI) pour éviter leur enfouissement ou leur incinération. Cette étude est prévue jusque 2025 / 2026.

  • L’entreprise taïwanaise Prologium, XTC-Orano, Verkor, Eramet-SUEZ ont décidé de s’installer à Dunkerque pour produire des batteries et recycler la “blackmass” provenant de celles-ci après broyage. Un véritable écosystème autour des batteries et du recyclage verra le jour. Les construction des usines ont déjà commencé.

  • Création d’un groupement composé d’Ecopal, Néo-Eco, Inddigo, Skov Avocats, la région et l’ADEME Hauts-de-France pour créer et animer le réseau régional de l’EIT appelé “COM’EIT” (COMmunauté d’Ecologie Industrielle et Territoriale)
  • Ecopal organise les itinéraires de l’EIT pour le réseau régional Hauts-de-France de l’EIT. De nombreux territoires sont venus échanger, faire des ateliers de simulations de synergies et découvrir des entreprises innovantes de l’économie circulaire régionale.

  • Ecopal réalise plusieurs ateliers de détection de synergies en région Hauts-de-France, mais aussi en Belgique

  • Ecopal bat son propre record de retours d’expérience en faisant plus de 40 RETEX auprès d’étudiants, doctorants, entreprises et salons en France. Des RETEX sont aussi réalisés avec la Belgique et le Canada.

  • Ecopal déménage dans un nouveau bâtiment avec ÉcosystèmeD, EDF, l’IMT Nord Europe et d’autres structures afin de mutualiser l’infrastructure, stimuler les échanges et la dynamique territoriale autour des enjeux de la transition énergétique et écologique.

Suivez-nous sur LinkedIn pour obtenir les dernières actualités sur les démarches d’EIT et les dernières implantations industrielles.

Liens utiles

Envie d’en apprendre encore plus sur l’EIT ?


ADEME

L’ADEME est un établissement public à caractère industriel et commercial créé en 1991 et placé sous la tutelle des ministères de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie et de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Son but est d’impulser une évolution vers une société rejetant moins de gaz à effet de serre et d’aider les différents acteurs à progresser vers un monde plus juste et plus respectueux de l’environnement.

Réseau synapse

L’ADEME est un établissement public à caractère industriel et commercial créé en 1991 et placé sous la tutelle des ministères de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie et de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Son but est d’impulser une évolution vers une société rejetant moins de gaz à effet de serre et d’aider les différents acteurs à progresser vers un monde plus juste et plus respectueux de l’environnement.

Agissons ensemble en faveur de l’Ecologie industrielle et territoriale

Vous aussi, participez à l’émergence de nouvelles synergies sur le territoire