
La forêt française est un élément emblématique pour lutter contre le changement climatique grâce à son rôle de puit de carbone. Cependant, une tendance inquiétante se dessine, remettant en question la capacité de nos forêts à contribuer à l’objectif de la neutralité carbone.
Des chiffres plutôt rouges que vert
En 10 ans, l’absorption de CO2 par nos forêts a chuté d’un tiers, passant de 60 millions de tonnes à seulement 40 millions par an en moyenne. Cette baisse s’accentue, avec une réduction à 27,6 millions de tonnes captées en 2022, l’équivalent de la moitié de ce qu’il était 4 ans auparavant (CITEPA). La mortalité des forêts a grimpé de 77% en raison des épidémies et des sécheresses, menaçant la vitalité de nos écosystèmes.
Les forêts en danger
Certaines forêts émettent désormais plus de CO2 qu’elles n’en capturent, une situation grave observée notamment dans le Grand Est et aggravée par des pratiques telles que l’exploitation intensive et les attaques de scolytes. L’Académie des Sciences souligne une crise écologique avec une augmentation de la mortalité des forêts de 77% sur les dix dernières années. En prime, la mortalité accrue des jeunes plants et la réduction de la croissance des arbres font de la dégradation forestière une réalité qui pourrait conduire à la disparition de certaines espèces emblématiques.
Un nouveau défi tout en bois
La récolte du bois, qui a augmenté de 20% de 2012 à 2020 par rapport à 2005 et 2013, pose la question de l’équilibre entre l’exploitation et la conservation. La prochaine feuille de route pour la période 2023-2030 (Stratégie Nationale Bas-Carbone 3) est vivement attendue pour redéfinir les priorités forestières, particulièrement pour souligner l’importance de choisir des produits « bois durables » plutôt que le bois énergie. Par ailleurs, la plantation de nouveaux arbres doit être scrupuleusement planifiée et organisée afin d’éviter une approche contre-productive qui ne répondrait pas aux enjeux climatiques.
La vie des forêts est un réel défi pour notre société. L’IGN a révélé que déjà 4% de la forêt française est actuellement classifiée comme « dépérissante » représentant 20% des arbres morts. Il est donc grand temps de collaborer avec nos forêts et de les choyer comme il se doit !
Source : Novethic